Chers patients de longue date, chers malades de passage et chers nouveaux venus toujours les bienvenus je vous dois quelques explications.
En effet, pas plus tard qu'il y a une semaine, j'ai annoncé à cor et à cris, la venue imminente d'un nouveau produit issu de l'imagination et de la technologie au combien fertile des laboratoires Pangloss et Petiot, appareil au service des Sen2 (seniors séniles) dont le pouvoir d'achat et les besoins n'ont fait qu'augmenter parallèlement à l'espérance de vie des habitants de nos riches contrées des quinzième et seizième arrondissements, ces derniers temps.
Le 'canard laquet TM' futur allié de pointe des isolés et des dépendants risque donc de se faire encore attendre une ou deux semaine de plus, au grand dam de certains patients qui ont déjà entamé la procédure de commande, comme Tom Septembre et Charles-Elie Tricot de Montrouge qui nous ont envoyé le courrier suivant:
"Chers docteurs Pangloss et Petiot, nous sommes maintenant vieux et totalement incontinents aussi avons nous
perçu la création du 'canard laquet TM' comme une bénédiction divine, l'ange Gabriel qui nous sortirait des
griffes de la sombre et inquiétante infirmière qui vient quotidiennement à la maison faire acte de torchage sur
nos fessiers frippés avant de nous toiletter et de nous talquer.
Cette horrible Mireille Dark n'a, en effet, de cesse de se moquer de nous et de nos pubis suintant l'urée ; de plus elle
ne cède à aucunes de nos avances ce qui est fort facheux : le vide sexuel dans lequel nous avons chu il y a de cela
dix ans nous rend désagréables et dépressifs, heureusement qu'il prendra fin dès réception de votre fantastique
appareil !
Nous espérons en effet que le 'canard laquet TM' puisse nous permettre une pratique régulière de la
brouette égyptienne ainsi que du sandwich roumain qui assurera notre plaisir simultané, osmose que nous ne
croyions plus jamais renouvellable depuis longtemps, mon frêre et moi. Sympathiquement, Tom et Charles-Elie"
Ou encore Arlette Lagrillée, du dix-neuvième arrondissement :
"Je ne sais plus où j'en suis depuis la mort de Jackie Sardou en qui je vouais un culte de chaque instant. Mon
horloge biologique s'est arrêté et j'ai l'impression que mon cerveau n'a plus qu'une seule activité fonctionnelle :
l'élaboration de discours politique lénifiants pour réunions de conseil régional. Dans le capharnaüm des miettes de
mes réflexions passées, la lumière m'est venue hier - et j'espère qu'elle reviendra (!), faisant jour sur mon infirmité
sociale, sur le souk nauséabond régnant en maître dans ma chambre de bonne, et sur le sommeil ancestral de mes
fonctions plaisiro-reproductives. Je crois que votre Canard Laquet TM me sauvera, chers docteurs, aussi je vous en
commande trois ! Arlette."
Mais aussi, Ghislaine Louffacide, une espiègle nonagénaire du neuf-trois :
"Chers docteurs, depuis que vous m'avez guéri de cette hernie discale qui me faisait tant souffrir, après mon
épouvantable cancer de la trachée lui-même consécutif à l'artériosclérose et à la gangrène de mes membres
inférieurs que vous m'avez soignés, j'entrevois maintenant la possibilité du renouveau : une vie indépendante grâce
à un 'canard laquet TM' qui, en véritable tornade blanche remplacerait avantageusement le personnel bon marché
mais au combien surcapillarisé des jambes de la péninsule ibérique, qui par le passé m'avait tant de fois fait défaut,
ceci sans compter sur l'incroyable module de réadaptation à l'activité sexuelle qui, je crois, fera renaître la bomba
latina gonflée d'assurance qui tombais tous les jeunes loups des hospices de Troyes, que j'étais... J'attends donc avec
grande impatience votre fameux 'canard laquet TM' et me réjouis d'avance des formidables possibilités promises par
votre appareil.
Je vous en suis éternellement reconnaissante, Ghislaine."
Aussi je suis confus voire désolé de repousser la date de la sortie officielle du 'Canard Laquet TM', car bien malgré moi je me trouvai perplexe, en ce vendredi matin dernier, face à un laboratoire d'innovation médicale vide, dans lequel j'aurais dû retrouver un Gérard confiant et pret à se joindre à moi pour la phase de réglage du module de ménage du 'canard laquet TM', mais à la place duquel siégeait un petit mot griffoné à la va-vite dans lequel mon confrêre s'excusait de prendre, à la dernière minute et sans me prévenir, des vacances en Toscane avec la douce madame Pangloss, grande amatrice de tagliatelles aux truffes.
Et sans suffisament de courage pour me mettre seul à la tâche cybernétique qui m'incombait (ou me décombait ??) je pris le parti d'aller à la pêche à la truite avec madame Pourrière (voir note du 25/05/2005), cette dernière cultivant naturellement des polypes pubiens prodigieusement rentables en tant qu'appats. Je dois d'ailleurs préciser que, la bonne réputation du cabinet Pangloss et Petiot étant en jeu, si je ne m'arrêtes jamais devant son asile pour vieille personnes ingentes et donc j'oblige un peu, courtoisement c'est entendu, cette charmante femme à 'pousser' sa carcasse décharnée sur quatre cent mêtres, cette dernière est toujours ravie de se ballader en rivière et réciproquement m'y apporte, toujours allègrement, son précieux concours :
Nous prîmes donc grand plaisir à lever truites, perches et chevaines pendant toute cette belle journée avant de nous en retourner vers la ville, pour un rendez-vous discret au crématorium de Belleville afin d'y faire incinérer la vieille dame. Cette coquine ne se doutant de rien, l'affaire avait été secrètement conclue, avec le chef de son établissement d'accueil, elle n'était pas sur ses gardes au moment de se faire assommer par le bedos.
Ses polypes, maintenant cultivés en milieu bactériologiques, ne seront pas perdus, je puis l'assurer. Leur mise en vente dans tous les bons magasins de pêche n'est d'ailleurs plus qu'une question de jours.
En ce qui concerne les plus impatients de nos patients ou de nos clients par correspondance qu'ils se tranquilisent, Gérard reviendra m'aider à finaliser la fabrication du 'canard laquet TM' dès son retour d'Italie, dans huit jours.
Toujours aoutiennement,
Docteur Petiot.
Commentaires
J'ai essayé de comprendre de quoi ça cause et, ma foi (de lapin) j'en suis resté coie. Vous avez fait des études, pour écrire des trucs pareils ?
Chère Anne-Lise, heureux de vous voir indécise à la porte de la salle d'attente de notre cabinet, comme ne sachant si vous devez y entrer ou bien en partir en courant ventre à terre.
Mais de ces deux solutions écartez bien vite la deuxième, qui ne vous apportera que malheur et désespérance, et prenez votre courage à deux mains pour oser enfin nous confier tous vos petits ou gros soucis de santé, qui, contre monnaie sonnante et trébuchante, seront réglés par nos soins, de la plus agréable des façons dans la clinique la plus réputée d'Europe.
Si vous n'avez pu comprendre intégralement le dernier bulletin officiel de notre prestigieux établissement médical, peut-être souffrez-vous des lobes cérébraux pariétaux depuis, et ce n'est que pure supposition, un récent choc à la tête.
Une autre hypothèse serait qu'au moment de lire cette dépêche vous ne manquassiez de 'background', en l'occurence d'informations contenues dans les dépêches précédentes...
Je ne peux, bien entendu que vous conseiller de prendre la patience de vous y attarder.
Sachez que je me tiens à votre disposition pour une consultation. Prenez, si vous le souhaitez, rendez-vous avec Josiane, notre secrétaire.
c'est un peu comme une thérapie... à la fin, c'est le médecin qui insiste pour que l'on revienne... faut dire qu'il a les traites de sa décapotable a payer.
Ecoutez, doc ! Ce n'est pas une vulgaire décapotable mais un splendide coupé cabriolet Mustang 1973, qui fait ma fierté en plus de celle de l'arrondissement... Aussi je vous serai gré de ne point tenter de vilipander l'image, sans tâche aucune, de ma personne !
De plus, elle me permet de me garer dans le parking des stars quand je vais me délecter de quelques matchs trépidants au tournoi de MontéCarle...
Et puis je dois concéder qu'elle a quand même un peu plus de style que votre Ferrari...
Les traites, les traites ! avec cétélem aujourd'hui on peu s'amuser - si on est pauvre et qu'on a envie de s'endetter jusqu'à la mort !