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Mon incroyable bidet

Chers tous autant que vous êtes, les aléa(s) (je ne sais déjà plus si ces lointains latinismes, de longue date francisés, s'accordent en 's'... bref) de la vie m'attendant toujours aux tournants les plus cocasses, d'une farandole estivale étouffante mais heureusement pavée d'activités trépidantes, mes vacances largement
méritées, se transformèrent en sèche immobilité telle une cervelle de porc passant de l'état de graisse à l'état de poudre pour médecin chinois après trépanation et séchage :

les cordonniers étant toujours les plus mal chaussés se qui devait arriver arriva et votre cher docteur se retrouva la proie de confrêres, peu enclin à lui accorder un rabais pour cette besogne non intégralement remboursée par les organismes de protection sociale de notre cher pays.

Ficelé puis endormi je devins le sujet d'une macabre pièce de théatre dont le dénouement fut un amoindrissement de mes capacités ambulatoires compensé par l'hypothétique possibilité de retrouver prochainement, et c'est un bien grand mot, la pleine capacité de mon genou droit, qui m'avait déjà permis de me hisser par le passé, sur les plus hautes montagnes de cette petite planète - certains me surnommait même, dans les impérieuses hautes sphères de l'Alpinisme "docteur Herzog au piolet de feu"...

Je retrouvais donc conscience... puis l'usage de mes appareils digestifs... puis confiance*... et enfin l'emploi de mes cinq sens deux jours après l'intervention chirurgicale**.

Mais on ne sort pas d'une clinique aussi vite ! et en échange de somptueux pots-de-vin je bénéficiais d'un mauvais repos baigné de transpiration, d'une nourriture passable pour un détenu koweitien, composition gustative signée Sagy - surement quelque minable sous-marque de Sodebo ou d'Eurest, ainsi que de la
compagnie, et ce fut pour moi des oasis de culture, de jeunes personnes, toutes, fraîchement opérées...

Ces piquantes rencontres me menèrent à une soirée mémorable pendant laquelle je découvrais après une légère consternation de mise, suivi d'une surprise sympathique, et finalement, et ce sentiment l'emporta sur tous les autres, d'une joie franche et non dissimulée, une nouvelle émission 'réalité' donnée sur la première de toutes les chaînes et intitulée 'Mon Incroyable Fiancé'.


Quel bonheur ! Une nouvelle émission basée sur l'exhibition des malaises d'Adeline, jeune ingénue, ou prétendue telle - car le pipeau n'est jamais loin avec la télé-réalité, qui pour quelques billets doit arriver (en un mois) à faire
croire à ses proches ainsi que tous ceux qui l'entourent qu'elle vit une idylle qui mènera à un mariage avec un 'incroyable fiancé'.

Jusqu'ici tout est normal...

Mis à part que la douce jeune fille pense que son incroyable fiancé joue le même jeu qu'elle pour la même somme d'argent, alors que celui-ci est en fait un acteur qui va presque se comporter comme le pire des
compagnons possibles... (il reste quand même gentil et sans méchanceté se comporte comme un homme qui n'aurait tout simplement jamais rencontrer la folie des femmes).

La pauvrette se retrouve être une troumanchouette perdue dans un tourbillon d'ignominies orchestrées méthodiquement et en rythme par des producteurs inventifs qui vont par scénario interposé, la pousser à accepter les comportements rustres et préhistoriques de son incroyable fiancé péteur-roteur vulgaire aux blagues toujours salées, et de son incroyable famille.

Par ailleurs elle doit aller jusqu'à l'échange des alliances pour toucher le pactole et doit donc expliquer à ses propres parents, profondément dégoutés par le futur gendre et ses pitreries sales, son amour inconditionnel et foudroyant pour celui-ci.

Elle doit mentir au curé et à une sexologue devant laquelle il se montre bête au sens premier du mot.

Si la recette est bonne puisqu'on rit souvent de bon coeur, la jeune fille est gentille intelligente (là j'exagère franchement, plutôt compréhensive et assez avide pour endurer son aventure) et pleine de bonne volonté pour avancer sur le pénible chemin qui la mènera au bon pognon, elle va aller jusqu'à trouver touchant le monstre incroyable qui lui sert de fiancé...


...Je ne sais pas pourquoi je parle autant de cette d'émission, allégorie parfaite de la perte de temps, peut-être sont-ce les restes des produits anesthésiques puissants qui dévient mon sens critique ou encore la décadence d'une convalescence usante et rapetissante, soumise au mépris de tous ceux que j'aime...




Votre docteur Petiot est encore bien malade mais peu l'en chaut, chers patients, et il reviendra incessament, un bouquet d'hélianthèmes à la main.







*il n'est nullement question, ici, de 'Confiance TM' protection slipale pour incontinents adultes mais du mot 'confiance' utilisable par tous à l'occasion de la formation de phrases avec des mots. (NdT)


** A ceux qui pourraient se demander pourquoi le sieur Pangloss, confrêre et ami de longue date, n'a pas pratiqué cette ligamentoplastie pourtant aisée pour un chirurgien de sa trempe, je répondrai qu'une surcharge de travail au cabinet : la réfection totale du visage d'Erik Orsenna voulant changer d'identité après la création à perte d'un pavé sur le gulf-stream qui n'aura même pas fait de vagues (ouille j'ai mal au genou), et surtout l'occupation de tous les lits de notre modeste clinique par le boys-band 'Danone Party' pour leur dernière tournée en France nous y obligèrent (trude). (NdA)

Commentaires

  • bonne convalescence....
    heureusement qu il y a la télé pour se dire qu'on est vivant...

  • C'est sûr ! Depuis je n'ai plus jamais osé la rallumer, d'ailleurs !
    La morphine n'agit plus...

Les commentaires sont fermés.