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Redécorez votre intérieur avec un soupçon de bon goût, un peu de papier craft et quelques brins de persil

 Les mariages lancinants, dépourvus d'originalité se succèdent et ne se ressemblent pas en ce mois d'aout venteux.
 

 C'est en méditant à ce propos que mon pauvre esprit, tourmenté dans une tempêtes de monotonie formula bientôt l'hypothèse suivante : l'excentricité n'est absolument plus de mise au moment d'organiser la fête de l'union (et non la fête de l'oignon qui sera très prochainement sujet à moult débats) alors que la liesse découlant d'une journée à thèmes énigmatiques, colorés par l'étrangeté, la surprise et l'absurde renforcerait courageusement la mémorabilité de cet événement capital et voulu immortel dans la vie des principaux intéressés - ceci sans parler du plaisir des convives qui s'en verrait décuplé... 

 

 Mais passons au-dessus de cette pluie de conformisme pour nous arrêter au coeur d'une montagne verte et rousse du Honduras, pour savourer dans une nature fourmillante de vie, où animaux sauvages, insectes inquiétants et lianes grasses et noueuses, tricotent sur les arbres des collines ensoleillées, un édredon de verdure brillant qui entoure les hommes, les protège et les nourrit.
 
 Cependant, on apperçoit, du ciel, quelque part au milieu des reliefs qui dominent la courte plaine bordant le littoral, une vaste étendue jaune.

 Cette longue clairière, lacet clair en forme de 'g' au pied du mont Celaque, abrite le village de Glatoveteque peuplés de chasseurs et d'agriculteurs farouches depuis  des millénaires.

 Sergio Minouto y naquit au sein d'un honnête famille de pêcheur qui s'étaient trompés de vocation et qui avaient finalement la lourde tâche d'annoncer les nouvelles des uns et des autres à l'ensemble des habitants, le soir venu.
 
 Or le bambin gai et rieur, adulé de tous pour ses talents de barde eut, dès l'adolescence, l'ambition grandissante d'aller réussir sa vie ailleurs et pourquoi pas en Europe, afin d'y devenir un grand annonceur de nouvelles. Et Serge Minute devint ce que tout le monde sait : après l'échec du journal 'minute' il changea radicalement d'amitié politiques pour piger à 'l'humanité'.

 

 Découvrant le succès et la simplicité des journaux d'internet, il affectionna de plus en plus de réussir le cake aux olives et créa Dernière Minute (http://derniereminute.hautetfort.com/), phénomène majeur de la cyberpresse française actuelle. Racolé à la fois par les actionnaires du groupe Bolloré qui voulait en faire leur président directeur général et par la team chortler.com qui espérait relancer, grâce à sa plume, son entreprise en perte de dynamisme, il plongea dans le doute et finallement, coupant la poire en deux, signa un juteux contrat le liant avec adecco.

 

 Depuis, il avait sombré dans le vice de la manutention et du tri de chèques, et n'était plus le même homme.
 Ses amis les plus proches ne le reconnaissaient plus : il se passait chez lui, en boucle, le cédé de Philippe Risoli ('Cuitas les bananas' chez EMI) jusqu'au petit matin,  portait des chaussettes dépareillées et se maquillait régulièrement avec du ketchup.
 Il avait aussi décidé de ne plus utiliser de mots de plus de deux syllabes...  

 

 L'ayant récemment invité à venir passer pour une petite consultation de routine au cabinet, je fus en fait dépassé par l'improbabilité de la situation dans laquelle je plongeai en même temps que tout le cabinet, au moment où il prit place à l'intérieur d'un de mes confortables fauteuil Louis XV : après avoir émis quelques râles de fauve blessé, il se mit à couiner joyeusement.

 Tentant de l'hypnotiser en faisant balancer mon sthétoscope devant ses yeux en billes de loto, tout en pressant le plus possible sur la sonnette d'urgence de façon à faire intervenir, au plus vite, des infirmiers pour lui administrer quelques calmants, je ne fis qu'amplifier son agitation : il paraissait maintenant complètement tendu, crachotant ça et là des rognures d'ongles à la couleur indéfinissable...

Et après s'être mis à mordre le fauteuil, dans lequel il s'était assis tremblotant cinq minutes avant, il se prit à aligner les pas et les déhanchements d'une danse du ventre endiablée à la fin de laquelle il se saisit d'une boîte de maquereaux au vin blanc, qu'il sortait de sa soutane, et, tel Popeye avec des épinards, la broya dans son seul poing pour en projeter le contenu au fond de son gosier. 

 Les infirmiers firent irruption et un déchaînement de violence d'abattit dans un bureau qui commençait à prendre les airs d'une petite droguerie de quartier qui viendrait de se faire cambrioler.


  
 Une semaine plus tard Serge me confiait qu'en fait il avait poussé un peu trop loin une enquète sociologique en totale immersion dans une famille de beaufs et qu'une dose trop puissante de grillades nudistes en camping à Maubeuge, bercée par 'Le petit bonhomme en mousse' lui avait quelque peu fait perdre la raison. Heureusement que des fragments de conscience avait permis de guider ses pas jusqu'à la clinique dans laquelle une lobotomie partielle l'avait pratiquement sauvé de la folie.
 

En ce moment-même, il retrouve pleinement l'usage de sa moustache et se repose paisiblement sous les chênes du bois de Vincennes.

 

 Souhaitons-lui une agréable rentrée...    Votre missionnaire de la psychiatrie médiévale quant à lui, profite d'une clientèle assez rare de fin de mois d'aout, tout en songeant à ses prochaines vacances en Croatie.


    En vous épongeant le front,


           Docteur Petiot.

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